Basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican. Basilique Saint-Pierre de Rome au Vatican.  

Audience générale: «Dieu ne peut pas passer sans chercher ceux qui sont perdus»

Depuis la résidence Sainte-Marthe où il est toujours en convalescence, le Pape François a choisi de méditer sur l’épisode de Zachée dans la catéchèse de ce mercredi 2 avril. Méprisé de tous, Zachée le collecteur d'impôts détesté par ses concitoyens rencontre la miséricorde de Jésus, «qui vient toujours nous chercher, quelle que soit la situation dans laquelle nous sommes».

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Il s’agit d’un épisode de l’Évangile qui «occupe une place particulière dans [le] cheminement spirituel» du Pape François, comme il l’écrit lui-même en début de catéchèse. Consacrée à la rencontre de Jésus avec Zachée, le chef des collecteurs d’impôts, sa catéchèse hebdomadaire a été rendue publique ce mercredi 2 avril. Diffusée sans audience générale, le Pape François étant en convalescence depuis sa résidence au Vatican, elle s’inscrit dans le cycle intitulé «Jésus Christ notre espérance», commencé au début de l’année jubilaire.  

«Le Seigneur ressuscité continue à descendre dans les enfers d'aujourd'hui»

Dans l’Évangile de Luc, Jésus se rend à plusieurs dizaines de kilomètres de Jérusalem, dans la ville de Jéricho située à 240 mètres au dessous du niveau de la mer. Une image pour signifier qu'il se rend aussi dans les bassesses de notre monde. «En effet, le Seigneur ressuscité continue à descendre dans les enfers d'aujourd'hui, dans les lieux de guerre, dans la douleur des innocents, dans le cœur des mères qui voient mourir leurs enfants, dans la faim des pauvres», explique le Souverain pontife.

Dans cette ville, se trouve Zachée, «un homme qui s’est perdu». Le Pape souligne que saint Luc insiste sur la qualité de Zachée qui fait partie des publicains, ceux qui collectent les impôts pour les envahisseurs romains. Il est même le chef des publicains, «comme pour dire que son péché est multiplié», et riche. Le texte sous-entend qu’il «s'est enrichi sur le dos des autres, en abusant de sa position», la raison pour laquelle il est «probablement exclu, méprisé par tous», écrit François. 

La foule empêche Zachée de voir Jésus

Alors que Jésus traverse la ville, Zachée a le désir de le voir. Mais il est de petite taille, et ne le vois pas. «C'est notre réalité, nous avons des limites avec lesquelles nous devons composer», souligne le Pape, qui comprend que la foule empêche Zachée de voir Jésus, dans une forme de vengeance.

Mais Zachée ne se décourage pas et décide de monter sur un arbre pour apercevoir celui qui passe. Un acte fort car «il faut du courage et ne pas avoir honte, il faut un peu de la simplicité des enfants et ne pas trop se soucier de sa propre image».

Depuis son arbre, Zachée va être interpellé par Jésus. Au lieu de le réprimer publiquement, ce que peut-être la foule espérait selon le Pape, le Fils de Dieu demande à être reçu chez Zachée, car «Dieu ne peut pas passer sans chercher ceux qui sont perdus».

La joie du cœur de Zachée

L’évangéliste Luc évoque alors «la joie» de Zachée en recevant le Christ. Pourtant, la foule récrimine, choqué de voir Jésus se rendre chez celui qu’elle considère comme un pécheur. Car la miséricorde de Jésus est difficile parfois à accepter, explique le Pape, «surtout lorsque Dieu pardonne à ceux qui, selon nous, ne le méritent pas. Nous récriminons parce que nous voudrions mettre des limites à l'amour de Dieu».

“C'est la joie de celui qui se sent regardé, reconnu et surtout pardonné. Le regard de Jésus n'est pas un regard de reproche, mais de miséricorde.”

Après avoir reçu Jésus, Zachée prend une décision radicale: rendre quatre fois ce qu'il a volé. «Il ne s'agit pas d'un prix à payer, car le pardon de Dieu est gratuit, mais il s'agit d'un désir d'imiter Celui dont il s'est senti aimé. Zachée prend un engagement auquel il n'était pas tenu, mais il le fait parce qu'il réalise que c'est sa façon d'aimer», poursuit François.

En conclusion, le Souverain pontife propose aux fidèles de s’inspirer de Zachée pour «ne pas perdre l’espérance, même lorsque nous nous sentons mis à l'écart ou incapables de changer». Il invite chacun à garder confiance dans «la miséricorde de Dieu, qui vient toujours nous chercher».

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02 avril 2025, 12:35