Le cardinal vicaire Baldassare Reina. Le cardinal vicaire Baldassare Reina.   (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

Le cardinal Reina attend un pasteur qui fait marcher ensemble le peuple de Dieu

Dans la basilique Saint-Pierre, le cardinal vicaire du diocèse de Rome a présidé la troisième messe des novemdiales pour le repos de l’âme du Pape François. S’arrêtant sur l’image évangélique du grain tombé en terre qui meurt pour donner du fruit, il a rappelé l’inlassable semeur que fut le Pape François, jusqu’à la veille de sa mort en bénissant les fidèles place Saint-Pierre. Il a émis le vœu que le prochain Pape ait «le regard de Jésus, dans un monde aux traits inhumains».

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Poursuite des messes des novemdiales, cette période de neuf jours ouverte avec l’enterrement du pape François samedi 26 avril. Pour la troisième messe, l’Église de Rome s’est unie autour du cardinal vicaire, Baldassare Reina qui a présidé la célébration dans la basilique vaticane ce lundi 28 avril.

«Rome est un peuple qui pleure son évêque», a affirmé le vicaire général de Sa Sainteté pour le diocèse de Rome dans son homélie, rappelant l’hommage de 400 000 personnes au Pape François lors de la messe d’obsèques puis son enterrement dans la basilique Sainte-Marie-Majeure.

«Jésus, le vrai pasteur»

S’appuyant sur l’Évangile de Jean, le cardinal italien de 54 ans a repris la parabole du grain de blé qui doit mourir pour donner du fruit, comme image de «l'amour du pasteur pour son troupeau». Il a estimé qu’aujourd’hui «peu ont le courage d'annoncer l'Évangile en le traduisant en une vision d'un avenir possible et concret». C’est pour cela qu’il faut s’inspirer de «Jésus, le vrai pasteur» malgré «les échecs, les lassitudes et les peurs», avec un seul but: «désirer, chercher, travailler dans l'attente “d'un ciel nouveau et d'une terre nouvelle“».

Alors que les cardinaux commencent à penser au prochain Pape, le cardinal sicilien a mis en garde contre la tentation de se livrer au «temps de l'équivoque, de la tactique, de la prudence, le temps qui se plie à l'instinct de retour en arrière, ou pire, aux représailles et aux alliances de pouvoir».

Le Pape François, «un berger universel»

Aux pasteurs de l'Église chargés d’annoncer la «Jérusalem nouvelle», le cardinal Reina invite à «ne pas céder à cette paresse mentale et spirituelle qui nous lie aux formes de l'expérience de Dieu et aux pratiques ecclésiales connues dans le passé et que nous souhaitons voir se répéter à l'infini, subjugués par la peur des pertes liées aux changements nécessaires». Ainsi, après le Pape François, «reconnu comme un berger universel», le cardinal vicaire de Rome se penche sur la suite qui sera donnée aux réformes engagées dans l’Église. «Notre devoir devrait être de discerner et d'ordonner ce qui a été commencé, à la lumière de ce que notre mission exige de nous, dans la direction d'un ciel nouveau et d'une terre nouvelle», assure-t-il.

En présence des cardinaux, réunis ce matin pour la cinquième congrégation générale, le cardinal Baldassare Reina a dressé le profil de celui qui souhaite avoir comme prochain Pape:

“Chercher un pasteur, aujourd'hui, c'est avant tout chercher un leader qui sache gérer la peur de la perte face aux exigences de l'Évangile. Chercher un pasteur qui ait le regard de Jésus, l'épiphanie de l'humanité de Dieu dans un monde aux traits inhumains. Chercher un pasteur qui confirme que nous devons marcher ensemble, en composant des ministères et des charismes : nous sommes le peuple de Dieu constitué pour annoncer l'Évangile.”

Comme le peuple qui suit Jésus, comme le peuple guidé par Moïse, les hommes et les femmes qui composent le peuple de Dieu demandent aujourd’hui «à être guidés et soutenus dans le labeur de la vie, au milieu des doutes et des contradictions, orphelins d'une parole qui guide au milieu des chants de sirènes qui flattent les instincts d'auto-récupération, qui brise la solitude, recueille les déchets, ne cède pas à l'arrogance et a le courage de ne pas plier l'Évangile aux compromis tragiques de la peur, à la complicité avec la logique du monde, aux alliances aveugles et sourdes aux signes de l'Esprit Saint».

«Dieu n'abandonne pas son peuple»

Jésus offre ainsi par excellence l’image du «bon pasteur qui offre sa vie pour ses brebis», «l'heure de la mort sur la croix qui manifestera l'amour inconditionnel pour tous». Parfois, il est difficile de semer, surtout «dans des temps comme les nôtres». Mais l’espérance reste présente car «Dieu n'abandonne pas son peuple, il ne laisse pas ses bergers seuls, il ne permettra pas, comme pour son Fils, qu'il soit abandonné dans le tombeau, dans la tombe de la terre», souligne le cardinal Reina.  

Il a conclu son homélie en rappelant les bénédictions données par le Pape François sur la place Saint-Pierre lors du dimanche de Pâques, alors qu’il lui restait moins de 24 heures à vivre: «le dernier acte de semer, sans s’épargner, la proclamation des miséricordes de Dieu».

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28 avril 2025, 18:38