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Les participants à la campagne de formation des responsables de communautés ecclésiales de base (CEB), démarrée en décembre 2024 au Bénin. Les participants à la campagne de formation des responsables de communautés ecclésiales de base (CEB), démarrée en décembre 2024 au Bénin. 

À Cotonou, la redynamisation des communautés ecclésiales de base porte ses fruits

Samedi 1er mars, a eu lieu à Houègbo (Sud-Bénin) la clôture d’une campagne de formation des responsables de communautés ecclésiales de base (CEB), démarrée en décembre 2024. Cette tournée conduite par la Commission diocésaine des CEB s’inscrit dans le cadre d’un programme de dynamisation desdites communautés, voulu par Mgr Roger Houngbédji, archevêque de Cotonou, qui en a lancé le déploiement en 2019.

Vatican News avec Juste Hlannon - Cotonou

Dès le début de son épiscopat à Cotonou, Mgr Roger Houngbédji a mis sur pied un plan stratégique d’action pastorale dont le deuxième pilier est la communion fraternelle. Le nouvel archevêque décide pour ce faire de s’appuyer sur les communautés ecclésiales de base. Ainsi, déjà en 2019, Mgr Houngbédji écrivait que «l’Église ne pourra donner sa pleine mesure d’Église-famille que si elle se ramifie en communautés suffisamment petites, afin de permettre des relations humaines plus étroites à travers ce que nous appelons les CEB». S’imposait alors la redynamisation de ces communautés fondées dans le pays à partir de 1985, mais qui étaient pour la plupart tombées dans une relative léthargie.

Nommé coordonnateur de la commission diocésaine des CEB en 2018, le père Odilon Faladé choisit un paradigme en trois axes: «sensibiliser, inciter et accompagner». Après diverses activités de sensibilisation dans les 122 paroisses que compte l’archidiocèse, il institue en 2019 une tournée annuelle dans les 11 vicariats du diocèse avec comme objectif de «former les responsables des CEB et renforcer leurs capacités pour le bon fonctionnement de ces communautés».

Une formation pratique pour harmoniser les communautés ecclésiales de base

La tournée qui s’achevait ce 1er mars était particulière: «cette année, nous avons voulu d’une formation pratique». L’objectif spécifique a été d’«outiller les responsables des CEB afin qu’ils sachent concrètement comment tenir une rencontre dans les communautés respectives». En effet, les membres de chaque CEB doivent se réunir une fois par semaine au domicile d’un membre de la communauté.

Ainsi, la question de départ de cette formation qui a touché 1590 participants, a été formulée en ces termes: «Par quoi débute et finit une rencontre de CEB?». L’approche pédagogique également a été choisie en conséquence: la simulation d’une rencontre des communautés ecclésiales de base. «Dans chacun des 11 vicariats pris en compte par cette formation, les acteurs de cette mise en scène ont été choisis parmi les participants; ils font la simulation et ainsi, chaque participant voit concrètement un modèle-type et l’enrichit de ses amendements», a expliqué le père Faladé.

Pour Sylvain Sossou, coordonnateur des douze CEB de la paroisse Saint Antoine de Padoue de Houègbo, cette formation avait un double intérêt: «elle a non seulement permis de voir concrètement ce que devrait être une rencontre de CEB, mais aussi favorisé une harmonisation des pratiques en la matière».


Combattre l’individualisme pour bâtir une Église plus unie

Six ans après le démarrage de ce programme de redynamisation des CEB, le père Faladé estime que «le bilan est positif». Et pour cause, «l’on entendait même plus parler des CEB; elles étaient simplement dormantes». Si en 2019, il n’en décomptait que 600, en 2025, le père Faladé en recense environ 1300 fonctionnelles dans le diocèse, lesquelles ont été dotées d’un «Cahier des CEB», support des rencontres qui paraît mensuellement en français et en fongbé, les deux langues liturgiques du diocèse.

Cependant, le père Faladé a déploré le fait que «tous les agents pastoraux n’ont pas encore perçu l’enjeu des CEB pour l’œuvre d’évangélisation». Or, «quand les pasteurs sont totalement absents, c’est dangereux pour les CEB». Par ailleurs, «l’individualisme des milieux urbains est l’autre difficulté des CEB». Pourtant, «les communautés ecclésiales de base veulent briser les murs; elles nous demandent de sortir de nos conforts pour aller vers l’autre, car si chacun vit seul, nous ne pourrons pas construire l’Église».

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04 mars 2025, 12:12