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Côtes d'Ivoire: messe chrismale à Abidjan - Photo d'illustration Côtes d'Ivoire: messe chrismale à Abidjan - Photo d'illustration  

Côte d'Ivoire: les messes chrismales célébrées à Abidjan et à Gagnoa

Dans plusieurs diocèses de Côte d'Ivoire, notamment à Abidjan et à Gagnoa, la Messe Chrismale a été célébrée mardi 15 avril. À cette occasion, les évêques ont exhorté les fidèles à devenir de véritables témoins de la rédemption, rappelant aussi aux prêtres l’importance du respect de leurs engagements sacerdotaux.

Marcel Ariston Blé - Abidjan, Côte d'Ivoire

Deuxième moment liturgique majeur de la Semaine Sainte, la messe chrismale a été célébrée dans la majorité des diocèses ivoiriens mardi 15 avril. Elle constitue une solennité au cours de laquelle les évêques procèdent à la bénédiction des huiles saintes et à la consécration du saint chrême, destinés à l’administration des sacrements au sein de l’Église. C’est également durant cette célébration que les prêtres renouvellent, en présence de leur évêque, leurs promesses sacerdotales.

S’identifier au Christ par le baptême

Dans le diocèse d’Abidjan, la célébration s’est déroulée en la cathédrale Saint-Paul du Plateau. Le cardinal Ignace Dogbo Bessi, ordinaire du lieu, a, dans son homélie, exhorté les fidèles à devenir des témoins vivants de la rédemption, de la délivrance du péché et du don de la vie éternelle. «Nous ne pouvons véritablement témoigner de la rédemption qu’en entrant dans le mystère de la consécration du Christ, laquelle s’opère par le baptême, qui nous unit à Lui», a-t-il déclaré. Il a également mis en garde contre toute démarche hypocrite dans la réception de ce sacrement fondamental, qui constitue le socle de l'identité chrétienne.


Se détacher des biens terrestres pour s’enraciner dans la charité

Le cardinal a souligné que les sacrements, notamment le baptême, ne doivent pas être perçus comme un accès à une prospérité matérielle illusoire, véhiculée par certains courants déviants. Il a dénoncé un «évangile de la prospérité» qui tend à nier la réalité des épreuves et à réduire le salut à un simple bien-être terrestre. «En agissant ainsi, nous oublions l’essence même du sacrifice du Christ: la délivrance du péché, qui nous appelle à lutter avec Lui contre le mal, en nous et autour de nous. Les choses visibles sont éphémères», a-t-il affirmé, invitant les fidèles à orienter leur vie vers le Ciel, à l’instar des saints, dans un détachement des biens matériels et un enracinement profond dans la charité.

La mission du témoin de l’espérance

Tout témoin de la rédemption et de l’espérance, a poursuivi le cardinal Bessi, est conscient qu’il ne peut atteindre le ciel sans les autres, avec qui il chemine sur cette terre. L’espérance chrétienne, selon lui, nous pousse à nous engager résolument pour une charité vécue dans la synodalité, en vue de contribuer à la transformation du monde.


L’importance des engagements sacerdotaux

La messe chrismale étant également le moment du renouvellement des engagements sacerdotaux, le cardinal a vivement encouragé les prêtres à demeurer fidèles à leurs promesses. Pour ce faire, il leur a recommandé de contempler le mystère de Jésus, Rédempteur et témoin fidèle, dont la vie orientée vers le ciel fut marquée par l’observance des conseils évangéliques: chasteté, pauvreté et obéissance. «En dehors de la perspective de la vie éternelle, ces conseils paraissent absurdes. C’est uniquement dans cette marche vers le Royaume que nos engagements sacerdotaux prennent tout leur sens, car ils sont destinés à témoigner du salut éternel», a-t-il rappelé.

La fidélité, la communion et l’espérance: piliers de la vie sacerdotale

À la cathédrale Sainte-Anne de Gagnoa, la messe chrismale a été présidée par Mgr Mauricio Rueda Beltz, nonce apostolique en Côte d’Ivoire. Dans son homélie, il a rendu un vibrant hommage aux prêtres et les a invités à méditer sur trois réalités essentielles: la fidélité, la communion et l’espérance.

Mgr Mauricio Rueda Beltz, nonce apostolique en Côte d’Ivoire
Mgr Mauricio Rueda Beltz, nonce apostolique en Côte d’Ivoire

Il a défini la fidélité comme la première marque de la vocation, en particulier pour les personnes consacrées. «Malgré les défis et les difficultés inhérentes à la mission, nous devons continuer à dire “oui” au Christ», a-t-il affirmé. Concernant la communion, il a rappelé qu’elle est au cœur même de la vocation sacerdotale. «Si elle concerne l’ensemble du corps ecclésial, la communion prend une dimension particulière dans le sacerdoce, fondée sur l’union à la personne du Christ et sur la collaboration fraternelle entre évêques et prêtres», a-t-il précisé. Il a insisté sur l’importance de l’obéissance des prêtres à leur évêque pour garantir l’unité et la vitalité de la communauté chrétienne. Enfin, abordant l’espérance, il l’a décrite comme une lumière qui renouvelle et rajeunit. Cette espérance doit être ancrée en Jésus-Christ, mort et ressuscité: «C’est en Lui que s’accomplissent toutes les promesses de Dieu. Notre foi en Lui est aussi notre espérance», a-t-il conclu.

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16 avril 2025, 17:02