De plus en plus d’adultes demandent le baptême en Belgique
Jean Charles Putzolu – Cité du Vatican
«On leur a ouvert la porte, mais ils rentrent par la fenêtre», confie en souriant l’archevêque de Malines-Bruxelles. 536 baptêmes d’adultes au cours de la veillée pascale dans tout le pays, soit trois fois plus qu'il y a dix ans. Une accélération qui surprend les évêques belges. «Cela veut dire que l'Esprit Saint est à l'œuvre et il nous surprend», constate Mgr Luc Terlinden. Lorsque l’Église de Belgique était «très établie et très influente dans la société», explique l’archevêque bruxellois, 95% des nouveaux-nés étaient baptisés. Aujourd’hui, environ un bébé sur deux seulement reçoit ce premier sacrement. La diminution du nombre de baptêmes de bébés ne suffit cependant pas à expliquer l’augmentation du nombre de baptême d'adultes. «Ce qui change aussi, c'est que les catéchumènes, jeunes adultes et adultes, arrivent souvent de milieux très différents et de milieux aussi qu'on ne touchait pas auparavant (...) La société belge était organisée en ‘piliers’, le pilier catholique, le pilier socialiste, le pilier libéral... Et ça, ça a évolué». De ce fait, l’Église belge en profite et devient «plus plurielle», avec aussi «l'apport de nombreux catéchumènes qui viennent de l'étranger».
La rencontre avec le Christ
La démarche des catéchumènes part d’abord de leur rencontre avec le Christ. Une rencontre personnelle, intérieure, qui les conduit souvent «vers la prière, vers une lecture». Chez les jeunes générations, il arrive que certains soient touchés par une vidéo sur les réseaux sociaux, et qu'ils se mettent à prier. Le franchissement du seuil de la porte de l’Église arrive dans un second temps, «parfois après plusieurs années d'ailleurs». Là, «ils sont heureux de trouver un soutien, une fraternité, une famille», continue l’archevêque de Malines-Bruxelles, rapportant des témoignages recueillis à l’occasion de rencontres avec ces jeunes adultes. «C’est un grand enjeu pour nous, dit-il, de soigner l'accueil de ces nouveaux venus, de ces catéchumènes».
Un baptême comme une confirmation
Leur rencontre avec le Christ les porte par la suite à intégrer «toute une série de valeurs», poursuit Mgr Terlinden, ce qui engendre pour eux «un avant et un après». Ils découvrent «un chemin de libération», «une nouvelle naissance, un nouveau départ à partir duquel progresser davantage vers une vie vertueuse». Pour beaucoup de catéchumènes adultes, le baptême résonne déjà comme une ‘confirmation’ de leur foi, car ils l’ont fait précéder souvent d’un long cheminement. «Beaucoup me disent qu’ils fréquentaient déjà les églises, alors c’est vrai que ça facilite leur intégration», admet l’archevêque. Sur ce chemin, ils reçoivent les sacrements de l'initiation chrétienne, mais ce n’est qu’une étape. Leur route se prolonge «avec la grâce baptismale dans la foi, pour vivre la foi, l'espérance et la charité».
La visite du Pape
«Nous pourrons mesurer dans quelques années les effets du voyage de François car il faut deux ans de préparation pour le baptême d’un adulte», souligne Mgr Terlinden, tout en reconnaissant que la visite du Souverain pontife du 26 au 29 septembre 2024 a touché beaucoup de monde. «Je vais pendant les grandes fêtes célébrer aussi dans les prisons, observe-t-il dans une allusion à l’habitude du Pape de célébrer la messe de la Cène du Seigneur dans des centres carcéraux, et «beaucoup de prisonniers ont pu suivre cette visite, les célébrations, et être eux-aussi touchés».
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