«Le Pape aimait Haïti», témoigne Mgr Dumas
Myriam Sandouno - Cité du Vatican
«Chaque fois qu'Haïti vivait des situations de violences, il priait pour Haïti, il invitait la communauté internationale à ne pas oublier le peuple haïtien». Mgr Pierre-André Dumas, évêque d’Anse-à-Veau et Miragoâne se souvient de ces appels récurrents lancés par le Pape François décédé le 21 avril dernier.
Le Saint-Père, l'on se rappelle, disait suivre «la situation dramatique en Haïti, où les violences se poursuivent à l'encontre de la population, obligée de fuir ses maisons pour chercher la sécurité ailleurs, à l'intérieur et à l'extérieur du pays». Une situation que déplorait l'évêque de Rome le 13 octobre dernier, lors de l’Angélus, devant des milliers de pèlerins rassemblés place Saint-Pierre. Le défunt Pape partageait la souffrance des haïtiens, un peuple en proie depuis des années à l’insécurité, et à la violence des gangs qui continuent de semer la terreur dans la capitale Port-au-Prince et dans d’autres régions du pays.
Un Pape François à l'écoute des Haïtiens
François a été «le Pape du peuple, des pauvres, de ceux qui souffrent, des faibles, des crucifiés de l'histoire, des blessés de la vie», affirme Mgr Dumas, impressionné par cette «belle et rare humanité, que j’ai essayé de vivre également». «À chaque fois qu'on le rencontrait, on partageait avec lui les problèmes, les difficultés d'Haïti, les vicissitudes historiques, et toutes sortes de choses, et lui, il était toujours très attentif. Il comprenait la souffrance de mon peuple», raconte l’évêque d’Anse-à-Veau et Miragoâne.
«Il continuera de nous bénir»
La voix remplie d’émotion, Mgr Dumas confie avoir «perdu un père, quelqu'un qui nous aimait, un père de référence qui accueillait tout le monde. L'héritage qu'il nous a laissé et sa vision doivent être bien conservés et bien partagés». Le Pape François décédé au lendemain de la Pâques, fut un père de la foi et un guide spirituel, qui «a toujours essayé de faire comprendre le sens de la Résurrection du Christ qui apporte l'espérance au monde».
En ce sens «nous sommes réconfortés, car nous savons qu'il est parti à la maison du Père, et que de la fenêtre où il était, certainement, il va continuer à nous bénir et il va nous indiquer la fenêtre du ciel», déclare l’évêque haïtien.
L'Église hôpital de campagne
Dans ces moments de tristesse que traverse l’Église Famille, Mgr Dumas invite à travailler pour faire la volonté du Seigneur, «en prenant soin des autres, en prenant soin de la création», comme l’a toujours conseillé le Successeur de Pierre, «qui a travaillé pour la paix, baisant les pieds de certains hommes de guerre, pour leur dire de faire la paix».
Pour l’évêque haïtien, il convient de continuer à «faire de cette Église, "l'Église du Christ", l'Église capable de rejoindre tous les êtres humains sans exception». Au cours de ces années de pontificat, «François a rajeuni l'Église, il a apporté de la fraîcheur, il a rapproché l'Église de l'homme, de la périphérie, une Église qui est un hôpital de campagne. Comme il le disait, une Église simple, humble, une Église de pauvres parmi les pauvres qui va à la rencontre de tous les hommes», conclut Mgr Dumas.
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