Audience: Jésus nous aime comme nous sommes malgré nos faiblesses
Xavier Sartre – Cité du Vatican
«Ce qui compte vraiment pour être heureux est ce que nous portons dans le cœur»: c’est ce qui peut résumer la catéchèse du Pape François initialement prévue pour l’audience générale de ce mercredi 9 avril et que le Saint-Père n’a pu tenir en raison de sa convalescence. Dans ce texte, il revient sur la rencontre entre Jésus et l’homme riche, qui «n’a pas de nom» et qui demande au Christ ce qu’il doit faire pour avoir en héritage la vie éternelle.
Jésus regarde au fond de notre cœur
Dans cet épisode, ce qui frappe, expose le Pape, c’est que «cet homme ne connait pas le vocabulaire de la gratuité. Tout semble être dû. Tout est un devoir. La vie éternelle est pour lui un héritage, quelque chose que l’on obtient de droit, au travers d’une observation méticuleuse de ses engagements». Mais où est l’amour dans tout cela, se demande François.
Malgré cela, «Jésus va au-delà et regarde à l’intérieur», comme il le fait avec chacun d’entre nous, et c’est pour cela que Jésus «nous aime comme nous sommes vraiment», c’est-à-dire fragiles et avec ce désir d’être aimés comme nous sommes. D’ailleurs, l’évangéliste Marc écrit que Jésus «aima» cet homme avant même de l’avoir invité à le suivre, preuve de la «gratuité» de l’amour de Jésus qui est «exactement le contraire de la logique du mérite qui assaillait cette personne», précise le Pape. C’est là la clé du bonheur, estime-t-il. «Dès que nous cherchons à acheter l’amour ou de mendier de l’affection, ces relations ne nous ferons jamais sentir heureux», car ce qui est vrai de la relation entre Jésus et l’homme riche l’est aussi pour nos relations entre nous.
Vendre ce qui nous alourdit
Cet homme, outre son intérêt pour la vie éternelle, a un manque, celui de ne pas être aimé et un besoin, celui de l’être. C’est «une blessure qui nous appartient comme êtres humains, la blessure à travers laquelle peut passer l’amour» affirme le Pape. Et «pour combler ce manque», «il faut “vendre” tout ce qui nous alourdit, pour rendre plus libre notre cœur», poursuit-il. «Il ne sert à rien de continuer à prendre soin de nous-mêmes si nous ne donnons pas aux pauvres, si nous ne mettons pas à disposition et si nous ne partageons pas». Une proposition que Jésus fait à l’homme riche avant de l’inviter à le suivre.
Car cet homme est seul. Jésus l’incite à sortir de son anonymat en s’engageant dans une relation, car «nous ne pouvons écouter notre nom qu’à l’intérieur d’une relation, dans laquelle quelqu’un nous appelle». Si aujourd’hui nous sommes si tristes, c’est peut-être bien parce que nous vivons dans «une culture de l’autosuffisance et de l’individualisme», et que personne ne prononce notre nom. L’homme riche aussi est triste. «Sa tristesse est le signe qu’il n’est pas parvenu à partir. Parfois, nous pensons que ce qui nous bloque sont des richesses alors que ce sont des poids. L’espérance est que cette personne, comme chacun d’entre nous, puisse changer tôt ou tard et décider de prendre le large» conclut le Pape François.
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