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Le cercueil de François exposé à la vénération près de la tombe de Pierre

La translation de la dépouille mortelle du Souverain pontife a eu lieu mercredi 23 avril, mémoire liturgique du saint patron de François, saint Georges, deux jours après son rappel à Dieu. 20 000 fidèles de tous horizons étaient présents place Saint-Pierre pour observer la procession accompagnant le cercueil.

Delphine Allaire – Cité du Vatican

C’est dans le décor épuré et simple de la chapelle de la Maison Sainte-Marthe que se sont retrouvés près de 80 cardinaux et patriarches pour conduire la dépouille au cœur de la basilique pétrinienne. Devant le Christ en Croix, dans le silence priant et une légère pénombre, le cercueil de bois et de zinc bordé de velours pourpre, trône en paix. Le Souverain pontife gisant a pu être salué et prié par les collaborateurs du Saint-Siège ces dernières 24 heures. Ce mercredi, jour de la saint Georges, patron du Pape, l’heure est venue de le rendre au peuple de Dieu. Sous le glas des cloches de Saint-Pierre, après le rite de l’aspersion du cercueil, la procession s’élance peu après 9 heures conduite par le cardinal camerlingue d'origine irlandaise Kevin Farrell, au centre des événements romains ces jours. Un cortège de cardinaux suit, parmi lesquels ceux de Barcelone, Alger, Ajaccio, Munich, Luxembourg, précédant des religieux, différents responsables de la Curie et l’équipe médicale ayant entouré François jusqu’à 7h35 ce lundi de Pâques.

À l'autel de la confession

Pour mener le 266e Pape de l’Église jusqu’à Saint-Pierre dans son sobre cercueil, les hallebardiers de la Garde suisse, protecteurs du Pape jusqu’à ses dernières heures, mènent la marche, lente. Les porteurs sont ceux de la chaire pontificale. Le cortège traverse la place des protomartyrs romains, toujours entre les murs léonins. Le lieu même du martyre de l'apôtre Pierre selon la tradition. Le ballet chromatique est total à l’arrivée sur la place Saint-Pierre ensoleillée, le rouge cardinalice contrastant avec la pierre granitée, égayé par l’uniforme des soldats du Pape. Ponctuée par sept psaumes et différentes antiennes, la procession suit son chemin sous l’Arco delle Campane, l'arche des cloches, elle contourne le parvis, remonte l’allée centrale sous les applaudissements des fidèles à son passage. Le cercueil du Souverain pontife pénètre dans Saint-Pierre pendant la litanie des saints et retrouve l’obscurité dans la basilique vidée de ses pèlerins. La dépouille mortelle est déposée au pied de l’autel de la confession, sans catafalque, dans une position légèrement inclinée. Après l’Évangile de Jean, une prière d’intercession, le chant du Salve Regina, la lumière revient. Dans quelques minutes, les fidèles de Rome, habitués, curieux, et les pèlerins internationaux retrouveront le Pape dans son enveloppe terrestre défunte. La prière du peuple de Dieu devant la dépouille de son pasteur est rendue possible pendant trois jours jusqu’à minuit, sauf vendredi. La veille des funérailles, le cercueil sera en effet scellé à 20h00.

Les hommages des fidèles 

L’hommage est évident pour les Romains, comme Antonia, du nord de la ville, présente sous la loge centrale de la basilique à l’Urbi et Orbi de Pâques dimanche. «C’est un jour triste et joyeux. Il est maintenant libre et heureux. Je vais le voir pour prier pour lui.» Une pèlerine de Saba en Malaisie est, elle, venue aux alentours de 6 heures du matin avec son frère et sa mère de 72 ans, s’appuyant sur des béquilles. Initialement pour une audience générale du mercredi, prévue de très longue date, elle apprend la mort du Pape en survolant le Golfe persique. «L’audience s’est transformé en funérailles. On veut absolument le voir c’est pour cela qu’on est arrivés tôt ce matin», confie celle qui avait déjà manqué en septembre la messe du Pape au stade de Singapour, cité-État voisine de sa région, faute de places.

David du Minnesota (États-Unis) a sauté dans un avion lundi après la nouvelle du décès du Pape. Présent à chaque funérailles de Papes depuis Jean-Paul II, il vient naturellement prier pour le repos de l’âme de François «en cette année du Jubilé», où il comptait de toute façon venir à Rome. L’affluence durant ces trois jours de vénération risque d’être importante. La dernière exposition d’un Pape régnant remonte au Pape polonais en 2005, le nombre de pèlerins ayant déferlé sur Rome était stratosphérique, se comptant en millions sur une semaine. En janvier 2023, près de 40 000 fidèles par jour s’étaient recueillis devant la dépouille de Benoit XVI.

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23 avril 2025, 10:20