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Mgr Christian Carlassare, l'évêque de Bentiu. Mgr Christian Carlassare, l'évêque de Bentiu. 

François, le Pape qui aimait le Soudan du Sud

L'évêque de Bentiu, apprenant la nouvelle de la mort du Souverain pontife, a souligné que le Pape «a ouvert une voie merveilleuse vers cette nouvelle terre et ces nouveaux cieux promis par Jésus» qui appelle le peuple de Dieu à être «une Église renouvelée et réconciliée».

Francesca Sabatinelli et Benedetta Capelli - Cité du Vatican

«Que le Christ ressuscité, notre espérance, accorde paix et réconfort aux peuples d'Afrique victimes de la violence et des conflits, en particulier au Soudan et au Soudan du Sud». Toujours dans l'Urbi et Orbi du dimanche de Pâques, le Pape a exprimé sa proximité avec ces populations, blessées par les conflits, la violence et une guerre intestine qui semblait s'être éteinte précisément à Sainte-Marthe lorsque le 11 avril 2019, François a reçu au Vatican les nouveaux dirigeants politiques sud-soudanais, au lendemain de l'accord négocié par l'Église pour mettre fin au conflit qui avait fait 400 000 victimes entre 2013 et 2018. Le geste du Pape, qui s'est penché pour embrasser les pieds des deux politiciens rivaux, fut saisissant, il marquait une fois de plus l'urgence de la paix, du rassemblement, du dialogue malgré tout.

Au Soudan du Sud vit un évêque combonien, Mgr Christian Carlassare, que François lui-même a voulu nommer en 2024 à la tête d'un nouveau diocèse, celui de Bentiu, enclavé dans deux territoires: celui de l'État de l'Unité, dont la ville de Bentiu est la capitale, et celui d'une zone administrative autonome des Rouennais, une population appartenant à la tribu des Dinka.

«Une grande douleur»

«Un témoin de la foi vécue, incarnée dans la Galilée de notre histoire». C'est ainsi que l'évêque se remémore le Pape François, dans un entretien accordé à Vatican News. En 2021, le prélat italien, peu après sa nomination épiscopale, est victime d'une embuscade et est gravement blessé aux jambes. C'est une grande douleur, dit-il, de recevoir ce message mêlé à la joie de Pâques et à la joie qu'il ait pu au moins vivre Pâques avec nous. Sa mort, souligne-t-il, est liée «à ce moment de la résurrection, auquel nous croyons vraiment. Nous sentons que sa figure est si forte pour nous, dans l'Église qui a eu besoin et continue d'avoir besoin de témoins».

«La mort n'a pas d'emprise»

Mgr Carlassare rappelle la proximité du Pape avec le Soudan du Sud, «de bien des manières, par la prière, par sa paternité et par son appel à la paix, à l'harmonie entre les peuples». Pour cette raison, «c'est aussi un jour de prière et d'action de grâce au Seigneur pour sa mission qu'il a fidèlement accomplie, mais aussi de prière pour l'Église parce que nous sommes appelés à témoigner de l'amour miséricordieux de Dieu, dont le Pape François a, à son tour, témoigné avec tant de force». «Le Pape François, ajoute l'évêque de Bentiu, en nous quittant en ce lundi de Pâques, semble nous dire ‘‘courage, courage’’. La résurrection de Jésus nous dit que face à ceux qui aiment d'un cœur sincère, il n'y a pas de mort qui tienne. Et c'est ce qui s'est passé dans la vie du Pape François». «Il nous a ouvert un merveilleux chemin vers cette nouvelle terre et ces nouveaux cieux qui nous sont promis par Jésus et cela nous appelle à être une Église renouvelée, réconciliée, qui sait vivre en communion, en des temps si divisés - en fait, la foi peut nous faire reconnaître comme des frères».

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22 avril 2025, 09:49