Le Pape François, un homme qui a su poser un regard miséricordieux

Christian Losambe, SJ – Cité du Vatican

Entouré du directeur du service de communication de la Curie généralice, le père Afiawari Chukwuyenum, et du secrétaire de la Compagnie de Jésus, le père Antoine Kerhuel, le père Arturo Sosa, Supérieur Général de la Compagnie de Jésus, a tenu à remercier, tout d’abord, les nombreux confrères présents, mais aussi les journalistes et amis de l’Institut venus réfléchir ensemble sur la vie du Pape François, son ministère pétrinien et l’héritage qu’il lègue aujourd’hui à l’Église. Cet événement a offert également aux participants, en présentiel et à distance, l’opportunité d’échanger sur son pontificat, son leadership spirituel et son impact unique sur l’Église en tant que premier pape jésuite.

Le retour vers le Père du Pape François provoque certes désarroi et tristesse, «mais suscite aussi un profond sentiment de gratitude qui jaillit spontanément de nos cœurs: gratitude envers Dieu le Père, riche en miséricorde, pour tant de bien reçu tout au long de la vie de service du Saint-Père et pour la manière dont il a su guider l’Église durant son pontificat, en communion et en continuité avec ses prédecesseurs dans l’effort de mettre en pratique l’esprit et les orientations du Concile œcuménique Vatican II», a confié le père Sosa.

Une vie enracinée dans une expérience spirituelle profonde avec Dieu

Parmi les nombreuses dimensions d'une personne avec la longue vie et les responsabilités qu'elle a dû assumer, le Général des Jésuites considère le Pape François comme un «homme de Dieu». En effet, son approche des personnes et des situations dans tous les contextes où il a vécu ne peut être saisie dans sa profondeur que par «la reconnaissance de son expérience spirituelle». Une fois que François a choisi d'être un disciple de Jésus, «sa motivation profonde dans la vie était de mettre en pratique la volonté de Dieu, c'est-à-dire de contribuer à la transformation de l'humanité afin de faire de ce monde une maison digne pour tous les êtres humains», a expliqué le père Sosa.

Le jésuite vénézuélien a souligné, en outre, que le pape François n'a pas cherché à plaire à tout le monde ni à mesurer sa performance en fonction d'un indice de popularité. Assimilant l'évangile de Jésus et tirant les conclusions de l'histoire des hommes et des femmes de Dieu devenus prophètes, saints..., «il savait que ses actions et ses décisions ne plairaient pas à tout le monde». L'important était, a précisé le père Sosa, «de s'écouter, de dialoguer avec la complexité de la réalité, de scruter les signes des temps et, dans la prière, dans la familiarité avec son Seigneur, de discerner ce qui est le plus approprié à chaque moment».

Entouré du directeur du service de communication de la Curie généralice, le père Afiawari Chukwuyenum, et du secrétaire de la Compagnie de Jésus, le père Antoine Kerhuel, le père Arturo Sosa, Supérieur Général de la Compagnie de Jésus.

Le Pape François et le rêve d’une vie digne pour tous

Au terme de sa présentation, le père Sosa a parlé du pape François et du message que nous recevons à travers lui. En tant qu'êtres humains, en tant que chrétiens, en tant que personnes, le Général de la Compagnie a exhorté ses auditeurs à s’engager à mettre en pratique le rêve d'une vie digne pour tous, d'un monde devenu une maison commune dans laquelle nous pouvons vivre en tant que frères et sœurs, «en faisant des différences culturelles notre patrimoine et de la rencontre avec l'autre une occasion de s'enrichir mutuellement». Et ce, à la lumière de François, «un homme qui a su poser le regard miséricordieux de Dieu sur la complexité humaine et qui a donné sa vie pour ouvrir de plus grands espaces de vie commune».

Enfin, le père Sosa a expliqué que le conclave se réunit pour élire le successeur de Pierre, «et non celui de François». Chaque pape est choisi pour porter les «sandales du pêcheur», de celui que Jésus a placé à la tête de la communauté de ses disciples. Il a donc rappelé que la Compagnie de Jésus est née pour servir la mission de l'Église sous la direction directe du pape, et les Jésuites font vœu d'obéissance au pape quant à la mission à accomplir. Dès que le nouveau pape sera élu, «nous nous mettrons à sa disposition, comme nous le faisons depuis plus de 450 ans», a conclu le Général de la Compagnie de Jésus.