Méditation du dimanche de Pâques: le Ressuscité au cœur de notre vie
Chers frères et sœurs,
Nous voici au dimanche de Pâques, le premier jour de la semaine. Il y a plus de deux mille ans, un événement avait bouleversé la vie des disciples de Jésus. Il s’agit de la résurrection de Jésus. Le récit de cette résurrection est très sobre. De grand matin, le cœur battant, une femme court dans l’aube naissante. C’est Marie Madeleine. Elle arrive au tombeau de Jésus ; et elle fait une découverte bouleversante: le tombeau est vide. Inquiète, Marie Madeleine va immédiatement trouver deux disciples de Jésus qui vont faire à leur tour cette découverte déconcertante. Face au tombeau vide, Pierre reste perplexe. Mais l’autre disciple perçoit autrement les choses: «il vit et il crut». Le tombeau vide, les linges posés à plat: voilà de simples signes qui suffisaient à éveiller en lui la certitude que le Christ est vivant. Mais pour nous aujourd’hui, quelle est la portée de la résurrection du Christ ?
Dans la première lecture, nous avons le témoignage de Pierre chez le centurion Corneille à Césarée. Le lieu n’est pas anodin. Césarée est en effet le lieu de résidence de Pilate et de ses légions. Et c’est là que Pierre ose un discours et un acte audacieux. Pierre, ayant fait l’expérience du Ressuscité, n’a plus peur de parler ouvertement. Bien que juif, il n’a pas eu de réticence à franchir le seuil de la maison d’un païen. Et son discours est désormais marqué par l’universalité du salut en Jésus-Christ. L’expérience de Pierre nous révèle que la résurrection n’est pas un mythe. C’est un événement qui a réellement transformé des hommes et des femmes. Face à cette expérience de Pierre, comment le Christ ressuscité a-t-il transformé notre existence ? Comme chrétiens, nous sommes appelés à rendre compte de notre foi au milieu de notre monde. Mais pour rendre témoignage de l’espérance qui nous anime, nous avons besoin de faire l’expérience réelle du Ressuscité à travers sa Parole et son Eucharistie.
Voilà pourquoi dans la deuxième lecture, saint Paul nous invite à explorer une autre dimension de la résurrection: «si vous êtes ressuscités avec le Christ, cherchez les réalités d’en haut». Comment pouvons-nous porter un regard renouvelé sur nos défis quotidiens, nos relations, nos engagements ? Très souvent, nous sommes tellement préoccupés par nos soucis, nos difficultés, notre égoïsme et les biens de la terre, que nous n’arrivons plus à lever nos yeux vers le ciel. Ce fut aussi l’expérience des disciples de Jésus. Face au tombeau vide, l’évangéliste Jean précise que «jusque-là, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts».
Chers frères et sœurs, nous faisons souvent nous aussi cette expérience des disciples de Jésus. Voir et croire comme le disciple bien-aimé devant les signes discrets de la présence du Ressuscité n’est pas évident. Aujourd’hui, quels sont les linceuls affaissés dans notre vie qui nous empêchent de faire l’expérience du Ressuscité ? Face à nos tombeaux vides, nous sommes bouleversés et nous perdons tout espoir. En ce jour de la résurrection, Jésus nous invite à un regard neuf sur notre vie, notre histoire, et sur nos échecs. Le Christ nous appelle à entreprendre un chemin de foi et d’espérance au sein de notre monde souvent désenchanté. La résurrection du Christ nous assure que notre vie, même dans ses aspects les plus ordinaires, est cachée avec le Christ en Dieu et destinée à la gloire. N’ayons donc plus peur de nos tombeaux vides. Soyons plutôt disposés à accueillir l’inattendu de Dieu ou ce qui peut dépasser notre compréhension.
En de jour de Pâques, laissons-nous surprendre, comme Marie-Madeleine, Pierre et Jean, par la nouveauté de Dieu. Et que le Ressuscité fasse de nos tombeaux vides, une source de foi, d’espérance et de charité.