Jubilé des personnes handicapées: «Notre mission est d’annoncer l’espérance»
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
Au surlendemain de la messe d’obsèques du Pape François, des dizaines de milliers de fidèles se sont donnés rendez-vous à Rome pour le Jubilé des personnes en situation de handicap. Du lundi 28 au mardi 29 avril, ces pèlerins atteints d’handicap moteur ou mental avec leurs accompagnateurs ont passé la Porte Sainte de la basilique vaticane pour leur pèlerinage jubilaire.
Joëlle Eluard, coordinatrice au sein de l’Église de France pour la pastorale des personnes handicapées raconte la joie de venir avec une quinzaine de fidèles: «On s'adapte les uns aux autres, on marche ensemble, on prie ensemble, on a fait des temps de catéchèses ensemble. C’est important de venir, c'est une manière pour nous de dire que les personnes en situation de handicap ont toute leur place dans l’Église».
«Une énorme dose d'amour»
Dans le groupe de pèlerins, l’adaptation est permanente. Le fauteuil roulant de Patrick roule difficilement sur les pavés de la Via della Conciliazione. De même, chez les carmélites qui les accueillent, pas d’ascenseur pour parvenir à la salle de repas. Mais la joie de chacun est contagieuse.
«On est en train de prendre une énorme dose d'amour, on est en train de prendre une énorme dose de fraternité», souligne Joelle Eluard, qui espère s’appuyer sur ce temps fort de pèlerinage pour puiser des forces pour continuer sa mission au contact de ces personnes dites fragiles. Un appellation que cette française refuse: «Saint Paul dit quand je suis faible c'est là que je suis fort et je trouve qu'en les regardant dans leur faiblesse, ça nous renvoie à nos propres faiblesses, on se rend compte qu'ils sont forts».
Messe à Saint-Paul-hors-les-murs
Après le passage de la Porte Sainte, le petit groupe a rejoint une catéchèse, avant de se rendre dans la basilique de Saint-Paul-hors-les-murs, pour la messe célébrée par l'ancien pro-préfet du dicastère pour l’Évangélisation, Mgr Rino Fisichella.
Marie, trisomique d’une vingtaine d’années, a été chargée de lire une des intentions de prière pour la messe. Venue avec son groupe de l’Arche, de Cuise au nord de la France, elle s’est longuement entraînée pour cette première lecture à Rome, avec son accompagnatrice Morgane.
Ce mardi 29 avril, depuis la place Saint-Pierre, Mgr Rino Fisichella a prononcé une catéchèse, avant que tous se retrouvent pour un temps festif dans les jardins du château Saint-Ange. Un temps pour rappeler la mission d'annoncer l'espérance de tous les fidèles, quelques soient les difficultés ou les faiblesses de chacun. Une mission pour «todos, todos, todos», comme disait le Pape François.
Rappeler l'espérance
«Même avec une limite, même avec le fait que mes membres ne bougent pas, Dieu m'appelle aussi à apporter la joie de l'évangile. Dieu m'appelle aussi, comme personne en situation de handicap, à être missionnaire, missionnaire d'amour, missionnaire d'espérance», assure Patrick Talom, franco-camerounais, heureux de vivre ce Jubilé comme une rencontre personnelle avec le Seigneur.
La simplicité de la messe d’enterrement du Pape François l’a particulièrement marqué, rappelant la seule chose qui compte: l’amour pour Dieu et les autres. «À la fin de notre vie, quand le Seigneur nous rencontrera, il posera une seule question: “Est-ce que tu m'aimes?“ Et dans cette question, il s'en fout de savoir si je suis en situation de handicap ou pas, si je suis noir, blanc ou asiatique».
Après le décès du Pape François, qui fut le premier Pape à se montrer publiquement et fréquemment en fauteuil roulant, la joie de vivre un temps fraternel au cœur de l’Église s’est poursuivi jusqu’en fin d’après-midi, ponctués de chants, de danses et de rires.
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