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Le cardinal Leonardo Sandri, vice-doyen du collège des cardinaux. Le cardinal Leonardo Sandri, vice-doyen du collège des cardinaux.   (AFP or licensors)

Le conclave, nouvelle effusion de l’Esprit Saint pour le cardinal Sandri

Cinquième messe des novemdiales ce mercredi 30 avril dans la basilique Saint-Pierre présidée par le cardinal vice-doyen Leonardo Sandri. Il a comparé la période d’attente du prochain Souverain pontife à la Pentecôte vécue par les apôtres après l’ascension du Christ, insistant sur l’importance pour les cardinaux de «se laisser enseigner par Dieu et de sentir le rêve qu'il a pour son Église».

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Après s’être réunis ce mercredi 30 avril au matin dans la salle du Synode, les cardinaux se sont rassemblés pour la messe dans la basilique Saint-Pierre, pour la cinquième novemdiale en suffrage du Pape François. Elle a été présidée par le vice-doyen du collège cardinalice, l’Italien Leonardo Sandri.

En introduction, il a évoqué la centralité de la basilique Saint-Pierre dans la vie des souverains pontifes aujourd’hui. Le Pape François s’y est rendu pour la dernière fois le samedi saint, 25 avril, pour saluer les fidèles, quand le futur Pape sera annoncé depuis la loggia des bénédictions.

L'espérience pascale du Christ

Pour cette période de neuf jours débutée samedi 26 avril lors de la messe d’enterrement de François, les textes liturgiques spécifiques choisis reviennent longuement sur le livre des Actes des apôtres, tout début de l’évangélisation, et notamment sur le rôle du premier Pape, saint Pierre. «C'est à partir de l'expérience pascale du Christ que prend sens le ministère du successeur de Pierre, appelé à tout moment à vivre les paroles que l'Évangile vient d'entendre: “Et toi, une fois converti, confirme tes frères“», a souligné le préfet émérite du dicastère pour les Églises orientales.

Se souvenant du Pape François, les cardinaux doivent par leur prière confier au Seigneur celui dont ils ont été «premiers collaborateurs et conseillers, ou du moins ont essayé de l'être, à la Curie romaine comme dans les diocèses du monde entier». Le cardinal Sandri a remarqué la diversité unique du collège cardinalice, citant quelques pays pour la première fois représentés comme l’Algérie, la Mongolie, les îles du Pacifique ou encore l’Iran.

«Serviteur des serviteurs de Dieu»

Depuis les quatre coins du monde, ou à la Curie au Vatican, «nous sommes appelés chaque jour à nous souvenir et à vivre avec la conscience que “régner, c'est servir“, comme le Maître et Seigneur, qui est au milieu de nous comme celui qui sert», a rappelé le vice-doyen des cardinaux. Le Souverain pontife porte d’ailleurs le titre de «Serviteur des serviteurs de Dieu», comme l’a montré François au cours de son pontificat par des gestes forts, par exemple lors du «lavement des pieds au cours de la Sainte Messe in Coena Domini, mais aussi en s'agenouillant et en baisant les pieds des dirigeants du Soudan du Sud, implorant le don de la paix, avec ce même style considéré comme scandaleux par beaucoup, mais fortement évangélique». La couleur cardinalice, le pourpre, rappelle d’ailleurs le martyre et l’effusion du sang, symbole du service jusqu’à la mort promis par les cardinaux lors de leur nomination, selon l’ancien nonce au Venezuela.

Ensuite, le cardinal Sandri s’est arrêté sur la précision de l’évangéliste Luc, lorsque Pierre donne son premier discours aux disciples: «alors que le jour de la Pentecôte s'accomplissait». Pour lui, il ne s’agit pas d’une anecdote. Luc veut faire comprendre qu’il s’agit «d'une fin et d'une plénitude, et donc d'un nouveau départ», à l’image de la période de sede vacante. «Nous vivons le passage entre la fin de la vie du Successeur de Pierre, le Pape François, et l'accomplissement de la promesse pour qu'avec la nouvelle effusion de l'Esprit, l'Église du Christ puisse poursuivre son chemin parmi les hommes avec un nouveau pasteur», assure le cardinal italien dans son homélie.

«Sentir le rêve qu'Il a pour son Église»

Poursuivant sur le dialogue entre les générations, promu par le Pape François, le vice-doyen du collège des cardinaux s’est adressé à l'assemblée de ses pairs «composée de jeunes et de personnes plus âgées», espérant que chacun puisse «se laisser enseigner par Dieu, sentir le rêve qu'il a pour son Église et essayer de le réaliser avec une jeunesse et un enthousiasme renouvelés».

Enfin, c’est vers l’année 2033, anniversaire du deuxième millénaire de la Résurrection du Christ que s’est tourné le cardinal Leonardo Sandri, souhaitant pouvoir célébrer ce jubilé avec tous les autres chrétiens. «Seigneur, nous te demandons la grâce de réaliser sa vision d'une Église qui proclame le mystère du Christ crucifié et ressuscité», a-t-il conclu.

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30 avril 2025, 18:21