Tel saint Pierre, François a ouvert l’Église à tous selon le cardinal Gambetti
Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican
«En vérité, je le comprends, Dieu est impartial: il accueille, quelle que soit la nation, celui qui le craint et dont les œuvres sont justes.» C’est à partir de cette phrase de saint Pierre, le premier des Papes, que le cardinal archiprêtre de la basilique Saint-Pierre a débuté son homélie ce mardi 29 avril. Il présidait la quatrième messe des novemdiales, une période de neuf jours dédiée à la prière pour le repos du Pape François.
Les brebis et les boucs
D’abord, l’Évangile de Matthieu choisi pour la messe évoque le Jugement dernier, lorsque le Christ séparera les hommes entre eux, à l’image du berger qui sépare les boucs des brebis.
«Les brebis, qui ne se rebellent pas, sont fidèles, doux, prennent soin des agneaux et des plus faibles du troupeau, entrent dans le royaume préparé pour eux depuis la création du monde», explique le cardinal Mauro Gambetti, alors que les boucs «défient le berger et les autres animaux avec leurs cornes» et «sont destinées au feu éternel». Le cardinal franciscain a demandé à chacun de s’interroger: «au niveau personnel et institutionnel, lequel de ces deux styles incarnons-nous?»
L’Évangile se poursuit avec la liste des œuvres de miséricorde: donner à manger aux affamés, visiter les prisonniers ou encore habiller ceux qui sont nus. Ainsi, le cardinal assure que «ce n'est pas la profession de foi, la connaissance théologique ou la pratique sacramentelle qui garantit la participation à la joie de Dieu, mais l'implication qualitative et quantitative dans la vicissitude humaine des frères et sœurs les plus petits». Jésus, selon l'électeur italien, est devenu un de ces petits en acceptant d’être rejeté, persécuté et crucifié.
L'humanité de Dieu
Pour l'ancien custode du Sacré-Couvent d'Assise, dans la parabole du Jugement dernier «Dieu a voulu s'unir à l'humanité à tel point que celui qui touche l'Homme touche Dieu, celui qui honore l'Homme honore Dieu, celui qui méprise l'Homme méprise Dieu», citant le père italien Elia Citterio.
«La parabole révèle la dignité suprême des actes humains», poursuit-il, s’arrêtant sur «la solidarité, la tendresse et la proximité dans l'humanité» manifestée par François au long de son pontificat de douze années.
Cette humanité, le Pape François l’a insufflée dans l’Église, «une maison faite pour tous», remarque le cardinal italien, qui cite le défunt Pape lors de sa conversation avec les jésuites à Lisbonne en 2023: «Tout le monde est appelé à vivre dans l'Église: ne l'oubliez jamais!».
Le chemin de l'évangélisation
Dès le premier siècle, saint Pierre avait compris que Dieu accueille tout le monde, comme le rapporte l’Évangile de saint Matthieu. Ainsi, pour le cardinal Mauro Gambetti, saint Pierre dresse le chemin de l’évangélisation: «ouverture à l'humain sans réserve, intérêt gratuit pour les autres, partage d'expériences et approfondissement pour aider tout homme et toute femme à donner crédit à la vie, à la grâce créaturelle». Mais, outre cela, l'annonce de l'Évangile passe par la «révélation de l'humanité divine de Jésus dans l'histoire, pour appeler les peuples à la foi dans le Christ, “fou d'amour“ pour l'humanité, comme l'enseigne sainte Catherine de Sienne», célébrée aujourd’hui en Italie.
Ce chemin de l’évangélisation, conclut le cardinal archiprêtre de la basilique Saint-Pierre permettra de «déployer pour tous la pleine valeur de la profession de foi, de la théologie solide et des sacrements qui enrichissent de toutes les grâces la vie de l'esprit».
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