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Les cardinaux réunis lors de la première congrégation générale, le 22 avril, dans la salle du Synode au Vatican. Les cardinaux réunis lors de la première congrégation générale, le 22 avril, dans la salle du Synode au Vatican.   (VATICAN MEDIA Divisione Foto)

En quoi consistent les congrégations générales?

Ces réunions de travail des cardinaux en période de vacance du Siège apostolique sont essentielles pour la continuité des affaires de l'Église et la préparation du conclave. Elles permettent aux cardinaux de se familiariser pour mieux élire le successeur de Pierre.

Olivier Bonnel - Cité du Vatican

Après la mort d'un Pape, c'est au collège des cardinaux que revient d'expédier les affaires courantes du Saint-Siège, sous l'autorité du Camerlingue. Les congrégations générales, convoquées par le doyen du collège cardinalice après le décès du Souverain pontife ont ainsi un rôle essentiel dans la période de vacance du Siège apostolique. Il s'agit avant tout de préparer ce qui est nécessaire à l'élection du prochain Pape. Tous les cardinaux, électeurs (c'est à dire de moins de 80 ans) ou non électeurs sont tenus d'y participer, une fois convoqués par le doyen du Sacré Collège. 

Selon la Constitution Universi Dominici Gregis (Tout le troupeau du Seigneur), adoptée par Jean-Paul II en 1996 puis complétée par Benoît XVI et par François, et qui fixe les règles en période de vacance du siège de Pierre, il y a deux types de congrégations: les congrégations générales et les congégations particulières. Les premières rassemblent tous les cardinaux présents, jusqu'au début de l'élection du Pape, les secondes, qui traitent d'affaires mineures, sont un petit groupe composé du cardinal Camerlingue (le cardinal Kevin Farrell, ancien préfet du dicastère pour les pour les Laïcs, la Famille et la Vie) et de trois-cardinaux électeurs tirés au sort, parmi les trois ordres du collège: cardinaux-évêques, cardinaux-prêtres, et cardinaux-diacres. Ces trois cardinaux voient leur charge durer trois jours avant un nouveau tirage au sort. Mardi 22 avril au matin, la première congrégation générale a élu le cardinal Parolin, ancien Secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Stanislas Ryłko archiprêtre de la basilique Sainte-Marie-Majeure et le cardinal Fabio Baggio, ancien secrétaire du dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral.  

L'arrivée des cardinaux à la première congrégation générale, le 22 avril.
L'arrivée des cardinaux à la première congrégation générale, le 22 avril.   (Vatican Media)

Des questions pratiques

Lors des premières congrégations générales, les cardinaux présents doivent prêter serment d'observer les prescriptions de la Constitution apostolique et de garder le secret. Il ne s'agit pas en effet d'ébruiter les questions délicates qui touchent l'avenir de l'Église catholique, tout comme les premières "tendances" concernant l'élection du futur pape. La première congrégation générale est d'ordinaire consacrée au règlement des questions "urgentes", comme la date et les dispositions des funérailles du Souverain pontife (qui doit avoir lieu entre le 4e et le 6e jour après le décès), où l'approbation des dépenses nécessaires pour le Saint-Siège jusqu'à l'élection du futur pontife. Est également annulé l'anneau du pêcheur (l'insigne que reçoit le Pape lors de l’inauguration solennelle du pontificat et qui représente Saint-Pierre pêchant au filet dans sa barque). Des questions plus prosaïques mais néanmoins importantes sont également discutées comme la répartition des locaux à la résidence Sainte-Marthe pour l'hébergement des cardinaux. 

La date du conclave n'est décidée en congrégation générale que lorsque tous les cardinaux-électeurs sont présents à Rome. Un peu à la manière d'un synode, ces congrégations restent essentielles pour les cardinaux car elles permettent des échanges francs -et minutés- et de mieux se connaître pour des pasteurs qui viennent des cinq continents et incarnent l'universalité de l'Église. Un temps de rencontre et de maturation indispensable à l'élection du prochain chef de l'Église catholique. Car l'élection d'un Pape, faut-il le rappeler, n'est précédée d'aucune "campagne électorale". 

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23 avril 2025, 15:23