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Mgr Roger Anoumou avec le Pape François lors du synode sur la synodalité Mgr Roger Anoumou avec le Pape François lors du synode sur la synodalité  

Au Bénin, la mémoire et la vie du Pape François célébrées

De Cotonou, en passant par Porto-Novo, la capitale, à Lokossa et Djougou au Nord, la mémoire du Souverain pontife a été honorée au Bénin vendredi 25 avril, à la veille de ses funérailles. Divers aspects de son pontificat ont constitué le cœur des homélies des évêques au cours des célébrations eucharistiques qui ont connu la présence des responsables des chefs traditionnels.

Juste Hlannon – Cotonou

«C’est très significatif comme hommage à un Pape qui s’est autant investi dans le dialogue œcuménique et interreligieux», a declaré Mgr Roger Anoumou, évêque de Lokossa. En effet,  autorités civiles et autres chefs traditionnels de cette commune du sud-ouest du Bénin s’étaient associés aux fidèles catholiques, dans une eucharistie qui avait finalement pris une dimension œcuménique. Aussi, a fait remarquer l'evêque, «chacun aurait pu, de façon disparate, rester dans sa maison pour prier pour le Pape ... C’était tout de même bien que ces moments de rassemblement autour de l’Eucharistie aient eu lieu dans les diocèses», a-t-il affirmé, invoquant la tradition africaine: «En Afrique, pour vivre le deuil, on s’assemble ; la mort réunit».

Ce Pape avait une attention particulière pour l’Afrique 

C’est le diocèse d’Abomey (Sud-Bénin) qui avait donné le ton aux autres diocèses du Bénin, ayant organisé la messe de suffrage pour le Pape mercredi 23 avril. Faisant alors suite à cette «messe d’hommage diocésaine» - comme avait été intitulée l’initiative, les diocèses de Cotonou, Porto-Novo, Lokossa et Djougou ont fait de même vendredi 25 avril au soir. Pour Mgr Anoumou, «ces célébrations eucharistiques sont un devoir spirituel au bénéfice du Pape François, qui a été un véritable père pour l’Église». Aussi a-t-il mis en exergue l’ attention du Pape défunt au continent africain. «Ce Pape avait une attention particulière pour l’Afrique» a-t-il souligné évoquant, avec forte émotion, «l’enthousiasme et la tendresse avec lesquels le Saint-Père accueillait tout le monde, sans distinctions, au cours du synode sur la synodalité», auquel celui-ci a représenté l’Église du Bénin.

«François a voulu rassembler tous autour de la Parole de Dieu»

À Cotonou, Mgr Roger Houngbédji, président de la Conférence épiscopale du Bénin, a dégagé trois axes qui, pour lui, récapitulent le ministère et la vie du Pape François. «Le premier point fort de son pontificat, c’est l’appel insistant adressé à l’Eglise à retourner au Christ et à l’Évangile de façon radicale» a souligné l’archevêque. Cet appel du Pape François permet, a-t-il dit, de comprendre que «les actions sociales de l’Église et ses nécessaires interventions dans le champ politique et diplomatique n’ont de sens que parce qu’ils sont inspirés, voire dictés par l’Évangile».

Le deuxième axe évoqué par Mgr Houngbédji, c’est «l’école de la fragilité comme lieu où l’on apprend à compter sur Dieu et non sur soi-même». L’archevêque dominicain a detaillé que «marqué lui-même par la fragilité, il avait une préférence pour les personnes et les sociétés marquées par la fragilité: les plus pauvres, les migrants, les méprisés, en un mot, partout où l’être humain est en danger ou bafoué».

Comment honorer la mémoire de François ?

Un troisième élément évoqué par le président de la Conférence épiscopale du Bénin, c’est «la centralité de la Parole de Dieu comme source et moteur d’espérance». «François, a-t-il expliqué, a voulu rassembler tous, vraiment tous autour de la Parole de Dieu». Selon l’évêque, le Pape François rêvait d’«une Église qui ne soit pas une douane, mais un hôpital de campagne: proche de l’homme, attentive aux souffrances, enracinée dans la Parole de Dieu». 

Dans la même perspective, Mgr Bernard de Clairvaux Toha évêque de Djougou, a mis en exergue la spécificité pastorale du Pape François. «Il n’a pas hésité à sortir des sentiers battus, à briser les codes, à tendre la main aux plus pauvres, aux exclus, aux marginalisés», a fait remarquer le prélat, avant de s’interroger sur la préservation de l’héritage de François. «Comment pouvons-nous honorer la mémoire du Pape François?». Cela peut être possible: «En vivant la miséricorde, en étant artisans de paix, en protégeant la création, en étant des témoins de l’Évangile, en priant pour l’Église». «Le Pape François a aimé l’Église avec passion et générosité. Nous devons prier pour cette Église, pour ses pasteurs, pour tous», a-t-il conclu.

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28 avril 2025, 11:31