«Personne n’avait été aussi loin dans l’application des résolutions de Vatican II»
Vatican News, avec Paule Valérie Mendogo – Douala
Le Saint-Esprit sait toujours susciter dans l’Eglise et pour l’Eglise les hommes qu’il faut, quand il le faut. Ainsi en a-t-il été de Jorge Mario Bergoglio, nous dit Paule Valérie Mendogo, religieuse de la congrégation des Sœurs Servantes de Marie de Douala, au Cameroun.
L’Eglise vers les périphéries matérielles et existentielles
Jamais personne avant François n’avait été aussi loin dans l’application des résolutions du Concile Vatican II, affirme Mendogo. «Le Pape François a incarné la forme d’ouverture dont l’Eglise de ce temps avait besoin», dit la religieuse. Et de s’exclamer: «Oui, Dieu nous a donné le Pape qu’il nous fallait au moment où il le fallait !»
François a tourné les yeux de l’Eglise vers les périphéries matérielles et existentielles, afin qu’elle devienne de plus en plus cette Eglise voulue par le Christ, qui se fait proche de tous et en particulier des pauvres, des migrants, des laissés-pour-compte et même des pécheurs publics, explique la Servante de Marie de Douala. En vérité, dit-elle, François a poussé très loin l’audace évangélique, manifestant un sens pastoral d’une rare profondeur, allant au-delà d’une théologie théologienne et sachant sortir des systèmes-clichés desséchants, au point de risquer de devenir, parfois et pour certains, un signe de contradiction, tout comme le Christ, son Maître. [Référence faite ici à Luc 2,3]. Pour autant, affirme-t-elle, il est resté fidèle à la doctrine de l’Eglise.
Pour François, tout le monde a sa place dans l’Eglise
François avait le courage des prises de position contre «les nouvelles formes d’esclavages et d’exclusions». Cependant, il était aussi «le pasteur qui va chercher la brebis égarée et blessée, peu importe la souillure qui la recouvre et quel que soit l’endroit où elle se vautre», affirme sœur Mendogo. Malgré les manipulations médiatiques, dit-elle, le Pape François est resté fidèle à sa mission jusqu’au bout, celle, explique-t-elle, d’ouvrir concrètement les portes de l’Eglise à tous, afin que nul ne soit privé de la lumière du Christ et de sa vie en abondance. Pour François, rappelle la religieuse, tout le monde a sa place dans l’Eglise. Il répétait que Dieu ne ferme ses portes à personne, se remémore-t-elle.
François a su adresser, dans un langage simple, les questions les plus préoccupantes de notre temps
Toujours au rendez-vous des défis de son pontificat et des grands débats de l’histoire, le Pape François a su adresser, dans un langage simple, incisif et accessible, les questions les plus préoccupantes de notre temps, affirme la Sœur Mendogo. Elle cite le problème de la paix et de la justice sociale, la destination universelle des biens de la terre, la bonne gouvernance, la miséricorde, la préservation de la planète, le bien-être des migrants, la protection des mineurs et des personnes vulnérables, et la synodalité, autant d’interrogations que le défunt Pape a abordé avec clarté et prudence. «Jamais un Pape n’a été aussi proche des gens, et jusqu’au bout», affirme la sœur Mendogo. Aussi peut-on comprendre que sous le pontificat de François, le nombre des fidèles catholiques dans le monde ait augmenté, soutient-elle.
Une Eglise plus incarnée
François est une belle preuve supplémentaire qu’il faut toujours faire confiance à Dieu qui conduit son Eglise –«et ne pas s’affoler outre mesure à la vue de l’ivraie qu’on peut souvent y rencontrer», affirme la religieuse. Le Pape François, explique-t-elle, grâce à son discours inclusif -avec des paroles qui sont devenues cultes, à l’instar de «Qui suis-je pour juger ?»- a su «parler du Christ au cœur de l’homme de ce temps».
Aussi, dit la religieuse camerounaise, après les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI, «on peut être fier aujourd’hui d’avoir une Eglise plus incarnée, qui a pris conscience de ce que la terre est la maison commune, et que tout homme est un frère et une sœur à aimer, à protéger et à sauver».
François a été une grâce incommensurable pour l’Eglise et pour le monde
François aura marqué la vie de l’Eglise comme un Pape ayant combattu sur tous les fronts, dans toutes les médiations pour la paix, suppliant les dirigeants à cesser les conflits, à penser aux pauvres et à partager équitablement les ressources naturelles, affirme la religieuse.
Aussi, dit-elle, avec François, on a assisté à une mise en l’honneur concrète de la place de la femme dans la société et dans l’Eglise. «Sur ce point, pas besoin de discours», affirme-t-elle. La religieuse finit par une déclaration: «François a été une grâce incommensurable pour l’Eglise et pour le monde. Il faudra peut-être du temps pour se rendre compte à quel point (?) mais, son ouvrage est là, sous nos yeux, consolidé dans la résurrection du Seigneur, et qui déjà porte ses fruits dans les profondeurs de nos vies».
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