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Les fidèles en pèlerinage à Rome pour le Jubilé de l'espérance. Les fidèles en pèlerinage à Rome pour le Jubilé de l'espérance.  (AFP or licensors)

Texte de l’audience générale: Jésus ne se laisse pas enfermer dans nos schémas

Dans sa catéchèse préparée pour l'audience générale du 5 mars, le Pape revient sur l’épisode où, après l’avoir perdu de vue, Joseph et Marie retrouvent Jésus, âgé de 12 ans, au Temple de Jérusalem en train de discuter avec les docteurs de la Loi. Ils comprennent alors la primauté de paternité de Dieu. À l'image des parents de Jésus, François invite les fidèles à ne pas se laisser «enfermer» dans leurs schémas de pensée.

Vatican News

Comme depuis deux semaines, le Vatican a publié le texte préparé par le Pape François en vue de l'audience générale qui aurait dû se tenir ce mercredi 5 mars, mais annulée en raison de l'hospitalisation du Souverain pontife. Dans cette catéchèse, le Pape poursuit son cycle sur l'enfance de Jésus et revient en particulier sur la perte de Jésus dans le Temple lors du pèlerinage à Jérusalem.

Voici le texte préparé par le Saint-Père à cette occasion:

Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans cette dernière catéchèse consacrée à l'enfance de Jésus, nous partons de l'épisode dans lequel, à l'âge de douze ans, il est resté dans le Temple sans le dire à ses parents, qui l'ont cherché avec anxiété et l'ont trouvé au bout de trois jours. Ce récit nous présente un dialogue très intéressant entre Marie et Jésus, qui nous aide à réfléchir sur le parcours de la mère de Jésus, un parcours qui n'a certainement pas été facile. En effet, Marie a effectué un parcours spirituel au cours duquel elle a progressé dans la compréhension du mystère de son Fils.

Revenons sur les différentes étapes de ce parcours. Au début de sa grossesse, Marie rend visite à Élisabeth et reste avec elle pendant trois mois, jusqu'à la naissance du petit Jean. Puis, alors qu'elle en est à son neuvième mois, en raison du recensement, elle se rend avec Joseph à Bethléem, où elle donne naissance à Jésus. Après quarante jours, ils se rendent à Jérusalem pour la présentation de l'enfant; puis, chaque année, ils retournent en pèlerinage au Temple. Mais Jésus n'étant encore qu'un bébé, ils se réfugièrent longtemps en Égypte pour le protéger d'Hérode, et ce n'est qu'après la mort du roi qu'ils s'installèrent à nouveau à Nazareth. Lorsque Jésus, devenu adulte, commence son ministère, Marie est présente et protagoniste aux noces de Cana; elle le suit ensuite «à distance», jusqu'à son dernier voyage à Jérusalem, et jusqu'à sa passion et sa mort. Après la résurrection, Marie reste à Jérusalem comme mère des disciples, soutenant leur foi dans l'attente de l'effusion de l'Esprit Saint.

Tout au long de ce parcours, la Vierge est une pèlerine de l'espérance, au sens fort où elle devient la «fille de son Fils», son premier disciple. Marie a mis au monde Jésus, l'Espérance de l'humanité: elle l'a nourri, elle l'a fait grandir, elle l'a suivi en se laissant d'abord modeler par la Parole de Dieu. En elle -comme l'a dit Benoît XVI- Marie «est vraiment chez elle, elle en sort et elle y rentre avec un grand naturel. Elle parle et pense avec la Parole de Dieu [...]. De plus, se manifeste ainsi que ses pensées sont au diapason des pensées de Dieu, que sa volonté consiste à vouloir avec Dieu. Étant profondément pénétrée par la Parole de Dieu, elle peut devenir la mère de la Parole incarnée» (Encyclique Deus Caritas Est, 41). Cette communion unique avec le Verbe de Dieu ne lui épargne cependant pas l'effort d'un «apprentissage» exigeant.

L'expérience de la perte de Jésus, âgé de douze ans lors du pèlerinage annuel à Jérusalem, effraie Marie au point qu'elle devient aussi le porte-parole de Joseph pour reprendre son fils: «Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse» (Lc 2:48). Marie et Joseph ont vécu la douleur des parents qui perdent un enfant: ils croyaient tous deux que Jésus se trouvait dans la caravane des parents, mais ne l'ayant pas vu pendant toute une journée, ils commencèrent la recherche qui les conduira sur le chemin du retour. De retour au Temple, ils découvrent que celui qui, peu de temps auparavant, n'était à leurs yeux qu'un enfant à protéger, a, comme soudainement, grandi, capable désormais de s'engager dans des discussions sur les Ecritures, tenant tête aux maîtres de la Loi.

Face aux reproches de sa mère, Jésus répond avec une simplicité dépourvue d'amour: «Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père?» (Lc 2:49). Marie et Joseph ne comprennent pas: le mystère de l'enfant fait par Dieu dépasse leur intelligence. Les parents veulent protéger cet enfant précieux sous les ailes de leur amour; Jésus, lui, veut vivre sa vocation de Fils du Père qui est à son service et vit immergé dans sa Parole.

Les récits de l'enfance du Christ de saint Luc se terminent donc par les dernières paroles de Marie, qui rappellent la paternité de Joseph à l'égard de Jésus, et par les premières paroles de Jésus, qui reconnaissent que cette paternité trouve son origine dans celle de son Père céleste, dont il reconnaît la primauté incontestée.

Chers frères et sœurs, comme Marie et Joseph, pleins d'espérance, suivons nous aussi les pas du Seigneur, qui ne se laisse pas enfermer dans nos schémas mais se laisse trouver dans la réponse d'amour à la tendre paternité divine, une réponse d'amour qui est la vie filiale.

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05 mars 2025, 11:22