Le Pape François à l'ONU, le 25 septembre 2015. Le Pape François à l'ONU, le 25 septembre 2015.  

L’ONU rend hommage au Pape François, «messager de l’espérance»

Trois jours après les funérailles du Pape François, le secrétaire général des Nations unies a rendu hommage à la tribune de l’ONU au Pape défunt, qui aura incarné lors de ses douze années de pontificat «l’appel à la justice pour les peuples et pour la planète».

Alexandra Sirgant – Cité du Vatican

À 21 heures ce mardi 29 avril à New-York, à la tribune où le Pape François appelait dix ans plus tôt à la protection de la Création, le secrétaire général des Nations unies a rendu un hommage appuyé et solennel en plusieurs langues au Pontife défunt. S’adressant aux délégués des 193 États membres de l’organisation, Antonio Guterres a décrit «un homme de foi capable de construire des ponts entre les religions, un défenseur des marginaux, une voix de la paix dans un monde marqué par les guerres». «Au nom de la famille des Nations unies, j'adresse mes plus sincères condoléances à la communauté catholique et à tant d'autres personnes dans le monde qui pleurent cette terrible perte».

Le Pape François à l’ONU en 2015

Dans son discours, effectué en anglais, en français et en espagnol, le diplomate portugais et est-timorais a rappelé les paroles prononcées à l’Assemblée générale des Nations unies par le Saint-Père le 25 septembre 2015, dans le cadre de son voyage apostolique à Cuba et aux États-Unis. Devenant le quatrième pontife à fouler l’hémicycle onusien, François martelait alors, quelques mois après la publication de son encyclique Laudato Si’, que «toute atteinte à l’environnement [était], par conséquent, une atteinte à l’humanité». Le texte publié le 24 mai 2015 «contribuera à l’adoption de l’Accord de Paris en appelant les dirigeants à protéger notre maison commune» a souligné le secrétaire générale. «Le Pape François comprenait que ceux qui avaient le moins contribué à la crise climatique en subissaient les conséquences les plus graves -et que nous avons le devoir spirituel et moral d’agir». 

Une voix pour la justice sociale et l’égalité

«Durant cette visite historique» a poursuivi le secrétaire général, «il a également évoqué l’idéal vers lequel doit tendre notre organisation, celle d’une "famille humaine unie vivant en harmonie, travaillent non seulement pour la paix, mais dans la paix, travaillant non seulement pour la justice, mais dans un esprit de justice"». Citant l’encylique Fratelli Tutti, publiée en octobre 2020, Antonio Guterres a rappelé l’engagement de François pour une plus grande justice sociale et une plus grande égalité dans le monde, traçant «une ligne claire entre l'avidité, d'une part, et la pauvreté, la faim, la discrimination et la souffrance, d'autre part».

Celui qui a été Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés de 2005 à 2015 rappelle la première visite du pontificat de François à Lampedusa, île italienne témoin des naufrages en Méditerranée. Une démarche inédite réalisée pour le jeune pontife pour «mettre lumière le drame des demandeurs d’asile et des migrants». Le Pape François, souligne Antonio Guterres, a toujours exprimé sa conviction «que la foi devait être le moteur de l'action et de l'engagement». Lors de la dernière Journée mondiale des réfugiés, le 20 juin, «il a appelé tous les pays à "accueillir, promouvoir, accompagner et intégrer ceux qui frappent à leurs portes"» relate le secrétaire général.

Extrait du discours d'Antonio Guterres à l'Assemblée générale des Nations unies , le 29 avril 2025.

Condamner les guerres

«Pèlerin pour la paix», le Pape François a effectué de nombreux voyages dans les pays déchirés par la guerre, de l'Irak au Soudan du Sud en passant par la République démocratique du Congo, «pour condamner la violence et promouvoir la réconciliation». «Il a défendu avec fermeté les innocents pris au piège des guerres de Gaza et d'Ukraine». Son invitation, poursuit le secrétaire général, est de ne pas fermer les yeux sur les victimes de la guerre et de la violence.

Un exemple à suivre

Dans le monde actuel de division et de discorde, «l'année 2025 a été proclamée "Année de l'espérance"(…). Il nous appartient maintenant de promouvoir cette espérance», a rappelé le haut fonctionnaire de l'ONU. En conclusion de son discours, António Guterres a appelé l'Assemblée générale à renouveler son engagement en faveur de la paix, de la protection de la dignité humaine et de la promotion de la justice sociale.

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30 avril 2025, 12:44