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Sainte messe des funérailles du Pape François, ce samedi 26 avril place Saint-Pierre. Sainte messe des funérailles du Pape François, ce samedi 26 avril place Saint-Pierre.  (Vatican Media)

Dans la joie et l’espérance, les fidèles de Saint-Pierre disent au revoir à François

Sous un soleil éclatant, en plein cœur de cette Année sainte dédiée à l’espérance, 250 000 fidèles ont participé aux funérailles de François place Saint-Pierre. Partagés entre l’émoi et la joie, les pèlerins du monde entier ont rendu grâce au pontife de la paix et de la fraternité

Alexandra Sirgant – Cité du Vatican

Les premiers rayons du jour coloraient tout juste la place Saint-Pierre qu’ils étaient déjà là, prêts à se recueillir une dernière fois auprès du cercueil de François. Dans un brouhaha joyeux, les fidèles sont arrivés par milliers, armés de casquette et de chapeau pour défier l’ardeur du soleil romain, et pressant le pas afin de se garantir une place de choix. «Venez on monte sur les échafaudages !», s’écrit en riant un adolescent français, participant aux côtés de 349 autres collégiens et lycéens au pèlerinage du diocèse de Lyon. «Je suis sûr qu’on peut au moins se rapprocher jusqu’au prochain écran» ajoute l’un de ses confrères, frustré par l’embouteillage naissant sur la Via della Concillizione.

De nombreux adolescents ont participé à la sainte messe place Saint-Pierre.

Du château Sainte Ange à la place Saint-Pierre, des groupes d’adolescents aux couleurs de la France mais aussi de l’Italie, de l’Espagne ou du Portugal tentent de se frayer un chemin. Initialement venus à Rome pour participer à leur jubilé et à la canonisation de Carlos Acutis prévu ce dimanche 27 avril, ces jeunes, qui n’ont pour la plupart pas connu d’autres papes que François, se réjouissent de participer à cette célébration «historique». «On vient se joindre à cette reconnaissance mondiale» s'exclame Anna, venue tout droit de Genève. «C’était un Pape proche des jeunes, il nous a beaucoup écrit et beaucoup parlé, et il nous faisait participer à sa prière» souligne la jeune suisse.

Vue sur la Conciliazione.
Vue sur la Conciliazione.

Des chants sont entonnés sous le bruit des hélicoptères et les cris des goélands. De part et d’autre de la place, des acclamations sont lancées. Puis, quelques minutes avant 10 heures, les cloches de Saint-Pierre se mettent à sonner, la foule se tait, les rires laissent place au silence et au recueillement. Un calme qui ne sera rompu par les fidèles que pour applaudir lors de l’homélie prononcée par le cardinal Giovanni Battista Re. Le doyen des cardinaux rend alors hommage à un Pape «parmi les gens, avec un cœur ouvert à tous».

Un appel à passer à l'action

Des mots qui touchent profondément cette quarantenaire, venue avec petit groupe de la ville d’Allonnes dans la Sarthe rattachée au diocèse du Mans en France, heureuse de «faire Église». «Le message du Christ c’est vraiment que les maitres soient les serviteurs: le Pape François était un serviteur, et moi aussi je veux être une servante des plus pauvres, des plus éloignés de l’Église, et rester aux périphéries…», s'exclame la pèlerine française, vêtue d’un t-shirt blanc floqué d'un cœur rouge accompagné d'une phrase: «I love Papa Francesco». «On veut continuer de sortir, d’aller chercher ceux qui ont besoin de cette bonne nouvelle, sans exclure!», car, martèle-t-elle émue, «si je ne passe pas à l’action, le Pape François n’aura rien changé».

À l’émoi s’ajoute la joie, l’action de grâce d’être à Rome, et de prier avec des chrétiens du monde entier, comme par exemple des «frères du Liban». À quelques mètres de là, ils sont une dizaine de fidèles maronites, regroupés autour d'un drapeau rouge et blanc, orné d’un cèdre vert. «Le Pape aimait beaucoup le Liban, et nous aimons beaucoup le Pape» souligne sous son léger voile noir Fabiola, originaire de Beyrouth. À ses côtés, son ami Elian, 65 ans, responsable d’un mouvement italien carmélite au Liban, explique être là pour rendre grâce à celui qui n’a cessé d’œuvrer pour la paix dans son pays. «Pour nous, c’est le Pape de la paix». 

Vue sur la place Saint-Pierre lors de la messe d'obsèques.
Vue sur la place Saint-Pierre lors de la messe d'obsèques.   (Vatican Media)

Un constat partagé par Rose, enseignante à l’Université du Kwango, en République démocratique du Congo, pays où le Pape, lors de son quarantième voyage apostolique en 2023, appela le monde à «Cessez d’étouffer l’Afrique». «C’était un message très fort, et c’est pour cela que je voulais le remercier une dernière fois aujourd’hui» explique-t-elle, un petit drapeau bleu ciel de la RDC dans une main, un exemplaire de L’Osservatore Romano dans l’autre. «Pour nous, c’est un père, puisqu’il nous a aidé, aimé et accompagné» souligne l’enseignante tout en rappelant les appels lancé cers derniers mois par le Saint-Père pour mettre un terme à la guerre à l’est du pays. «Je remercie le Seigneur pour ces douze années de pontificat, que François a su accomplir avec sérénité, espérance et beaucoup de courage» ajoute-t-elle.

La messe se termine, et les pèlerins se pressent pour tenter de suivre la procession du cercueil de François vers Sainte-Marie-Majeure, lieu de sépulture choisi pour son repos éternel. Avant de quitter les lieux, un séminariste ougandais, étudiant à l’Université pontificale urbanienne à Rome depuis trois ans, fait une dernière prière. Il confie être «très ému d’être ici, de vivre ceci à Rome, car je pense que, quoiqu’il arrive, ce Pape vit déjà comme un saint…».


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26 avril 2025, 16:00