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Le cardinal Víctor Manuel Fernández, ancien préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi. Le cardinal Víctor Manuel Fernández, ancien préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi.  

Le Pape François, exemple de travailleur généreux pour le cardinal Fernández

Jeudi 1er mai, le cardinal Victor Manuel Fernández, ancien préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi, a célébré la sixième messe des novemdiales pour le repos de l’âme du Pape François dans la basilique Saint-Pierre. En ce jour de la fête de saint Joseph travailleur, le cardinal argentin a défendu la vision sociale du travail du Pape François. La vie du défunt Souverain pontife est «un encouragement à vivre notre travail avec générosité» a souligné le cardinal Fernández.

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

En ce jeudi 1er mai, jour férié au Vatican comme dans de nombreux pays du monde, les cardinaux ne se sont pas réunis en congrégation générale pour préparer le conclave. Ils étaient toutefois nombreux dans la basilique Saint-Pierre pour la sixième messe des novemdiales, la période de deuil en hommage au défunt Pape François.

La célébration a été présidée par le cardinal Victor Manuel Fernández, qui a travaillé longtemps avec le Pape François. Archevêque de Buenos Aires dès 1997, l'alors Mgr Jorge Mario Bergoglio l’avait nommé recteur de l’Université catholique argentine en 2009, avant de le faire venir au Vatican en 2023. Ce proche collaborateur du Souverain pontife a d’abord estimé que depuis son décès, le Pape François était désormais «pleinement uni au Christ», renouvelant l’espérance de la Résurrection commune aux chrétiens en ce temps pascal.

La dignité par le travail

Le 1er mai est aussi la fête des travailleurs, a souligné le cardinal argentin, alors que s’ouvre le Jubilé des travailleurs à Rome, jusqu’au 4 mai. À cette occasion, il a voulu évoquer la pensée du Saint-Père sur le travail, parfois accusé de défendre «les paresseux, les délinquants, les oisifs».  

Or, «pour le Pape François, le travail exprime et nourrit la dignité de l'être humain, il lui permet de développer ses capacités, il l'aide à grandir dans ses relations, il lui permet de sentir qu'il est le collaborateur de Dieu pour soigner et améliorer ce monde, il lui permet de se sentir utile à la société et solidaire de ses proches», a rappelé la cardinal Fernández, préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi entre 2023 et 2025. Promouvoir la dignité de la personne, c’est lui permettre de «développer tout le bien qu'il a en lui, qu'il puisse gagner son pain avec les dons que Dieu lui a donnés, qu'il puisse développer ses capacités», a-t-il ajouté devant ses frères cardinaux.

La fausse vision de la «méritocratie»

En continuant de dérouler la pensée du Pape François, le cardinal électeur de 62 ans fustige la méritocratie qui mène à «penser que seuls ceux qui réussissent dans la vie ont des mérites». Il oppose alors deux personnes l’une ayant bénéficié d’un environnement aisé qui réussit et une autre «qui a beau transpirer» mais «a du mal à survivre». Un exemple a d’ailleurs marqué l’ancien recteur d’université, celui d’un homme qui travaillait entre 12 et 15 heures par jour dans les rues de Buenos Aires, préférant ne pas voir ses enfants pour leur offrir un avenir meilleur, qui se fait apostropher par un passant bien habillé: «Va travailler fainéant». «Ces paroles m'ont paru d'une cruauté et d'une vanité horribles. Mais ces mots se cachent aussi derrière d'autres discours plus élégants», assure le cardinal Fernández.

Dans le monde actuel, «il semble que celui qui a hérité de nombreux biens soit plus digne que celui qui a travaillé dur toute sa vie sans pouvoir économiser», critique-t-il, avant de poser plusieurs interrogations pour définir la valeur de la société: «Les faibles n'ont-ils pas la même dignité que nous? Ceux qui sont nés avec moins de possibilités doivent-ils simplement survivre?»

Le Pape François, travailleur infatigable

Ensuite, c’est sur l’exemple du Pape François comme travailleur que le cardinal, compatriote du Pape, s’est arrêté. «Il travaillait non seulement le matin, avec des réunions, des audiences, des célébrations et des rassemblements, mais aussi tout l'après-midi», se souvient-il, même jusqu’à la fin de sa vie, n’hésitant pas à aller rencontrer des détenus quatre jours avant son décès.

En effet, le Saint-Père ne prenait que rarement de congés. Une habitude qu’il avait déjà à Buenos Aires rappelle le cardinal Fernandez: «il ne sortait jamais au restaurant, au théâtre, pour se promener ou voir un film, il ne prenait jamais un jour de congé complet». Pour François, a poursuivi le cardinal, «son travail quotidien était sa réponse à l'amour de Dieu» et cette manière de travailler est ainsi «un encouragement à vivre notre travail avec générosité».

Confier le Pape à saint Joseph

Pour cette sixième messe des novemdiales, étaient particulièrement invités les membres de la Curie, qui sont aussi des travailleurs, a souligné l’ancien préfet. «La responsabilité du travail est aussi pour nous, à la Curie, un chemin de maturation et d'accomplissement en tant que chrétiens».

En conclusion, le cardinal argentin a évoqué l’habitude du Pape François lorsqu’il avait un soucis: «il plaçait un morceau de papier avec une supplication sous l’icône de saint Joseph». À ce père qui a pris soin de Marie et Jésus, «demandons de serrer notre cher Pape François dans ses bras au ciel» a-t-il conclu.

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01 mai 2025, 16:09